C’est l’histoire d’une belle rencontre, celle de M. Lopez. Il est de loin le meilleur Maître Artisan Confiseur que vous pourrez trouver à Royan. Pour nous, c’est un rituel. Les vacances ne peuvent commencer sans avoir goûté à une de ses créations. Anne

AZ : Quels sont vos souvenirs de pain ?

ML : Comme les souvenirs de bonbons, mes souvenirs de pain sont liés à la nostalgie de l’enfance. Le pain fait partie des odeurs familières, comme les odeurs de la cuisine de ma grand-mère en Auvergne ou celle de mes parents espagnols.

Le premier souvenir qui me vient à l’esprit c’est la Boulangerie de Madame Moliner à Saujon. Pour le petit-déjeuner, un grand café crème. On allait acheter le lait, tout fumant, avec la crème dessus dans la ferme à côté. On allait ensuite chez Madame Moliner acheter des ficelles que l’on trempait dedans. Le pain est forcément lié au frais et au croustillant. L’odeur, le frais et le croustillant.

AZ : Petit, c’est vous qui alliez chercher le pain ou votre mère ?

ML : Chez mes parents à la Rochelle, nous achetions des gros pains. Quand nous sommes arrivés aux Sables d’Olonne, mes parents m’ont offert un vélo. Par conséquent, l’achat de pain pendant mes vacances était lié au sentiment d’indépendance et de liberté.

Avec mon vélo, j’ai essayé toutes les boulangeries et tous les pains. J’en ai découvert de nouvelles sortes. En particulier le pain en épi car non seulement c’est esthétique mais on en prenait chacun un morceau, c’était pratique. Et moi qui adorait les croûtons il y en avait beaucoup !
Un jour ma mère m’a dit : «je préfère que tu achètes le pain dans telle boulangerie». Hélas, c’était la plus près de chez nous donc ça ne me plaisait pas trop...

AZ : Dans votre famille, quelqu’un fabriquait-il du pain ?

ML : Oui, une grand-mère en Auvergne, on mange beaucoup de pain surtout le Ponche, une sorte de galette de sarrasin, avec du fromage et de la salade; un pain peu levé et assez lourd. J’ai vraiment commencé à aimer le pain grâce à la baguette. Je suis un vrai fan de baguette.

AZ : Et aujourd’hui aussi ? Vous n’achetez que de la baguette ou également des pains spéciaux, pains complets, pains aux céréales etc ?

ML: Si, si, j’en achète de temps en temps mais plus pour des occasions particulières. Pour accompagner un plat, des huîtres par exemple, ou pour un apéritif. J’ai habité en Vendée et j’aimais beaucoup le Préfou.. Quand je vais acheter une baguette, je suis incapable de la ramener entière ! Il lui manque toujours un croûton. Et quand j’arrive, un de mes fils s’empare du deuxième...

AZ : Quand vous voyagez, êtes-vous sensible au bon pain ?

ML : J’ai beaucoup voyagé. Surtout entre 20 et 30 ans, avec un sac à dos, en Asie, en Amérique centrale etc. J’ai vu des galettes, des pains plats. Il y avait très peu de boulangeries françaises à l’étranger. Aujourd’hui quand je voyage, j’en vois partout du pain français.
Par contre à l’époque de mes voyages quand je partais deux ou trois mois, ce qui me manquait le plus était très lié : le pain et le fromage...

AZ : Actuellement qui s’occupe d’acheter du pain chez les Lopez ?

ML : L’été je suis très occupé avec mon travail. Mais l’hiver c’est moi. J’adore rentrer dans une boulangerie, cela fait parti de mes prérogatives. Je vais acheter le pain là où il est bon sans me soucier de devoir trouver une place pour me garer etc.

AZ : Pour vous c’est un aliment gourmand ou diététique ?

ML : Les deux. Ici à Royan, ils font très attention à la quantité de sel utilisée. Pour moi le pain est un aliment incontournable. C’est avec lui que je commence mon repas. Et quand il m’en reste je fais une sorte de pain perdu, d’après une recette de ma grand-mère espagnole. Je le fais flamber au rhum et je l’accompagne avec une boule de glace à la vanille, de ma fabrication bien sûr...